Ces derniers temps, les problèmes de la mosquée de Clichy et les prières dans la rue du vendredi sont revenus dans le feu de l’actualité. On ne veut pas commenter les diffamations du maire disant que des tracts appelent à l’antisémitisme, cela a été démonté par un article de Libé. Encore moins commenter la descente de la centaine d’élus maires avec leur commandant en chef Valérie Pécresse.
On va recentrer l’affaire et désigner quel est le véritable protagoniste qui a créé ce désordre, et sortir de la position victimaire, qui, après 8 mois, s’est retourné contre les musulmans clichois.
Bechari, l’homme de la mosquée des Trois-Pavillons à Clichy, le responsable
Alors que le maire avait promis un lieu pour une mosquée au Clichois, dont le fameux document a circulé depuis le début de l’affaire, que les fidèles de la ville récoltent depuis des années de l’argent (rappelons qu’ils veulent un lieu pour prier, et, ou, un terrain, et non qu’on leur finance leur culte), voilà que le maire a fait volte-face et choisi de traiter avec Bechari, qui en quelque temps obtient un lieu de culte.
Qui est Mohamed Bechari ? Président de la Fédération nationale des Musulmans de France (FNMF), il aussi Secrétaire Général de la Conférence Islamique Européenne, passé par le CFCM, toutes ces associations officielles en lien avec les institutions républicaines, qui essayent de bidouiller un Islam de France, et souvent en embrouilles entre elles. Il prône un Islam modéré, qui pratique lui-même de manière immodéré ! Il a déjà eu affaire à la justice et été innocenté, néanmoins l’affaire n’est pas très claire, le FNMF lui reprochait : falsifications de signatures et d’un procès-verbal, « l’opacité financière de la FNMF et l’absence d’un compte bancaire », « le changement du siège de la FNMF à son domicile sans aucune décision du CA » et « l’organisation de conférences et montage de projets sans la concertation du CA ».
La question qu’on peut se poser est : qu’elle a été la nature du deal pour qu’un apparatchik des instances musulmanes officielles a cour-circuité l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC), dont les « chibanis » n’ont peu pesé malgré leur bulletin de vote, leurs impôts locaux, et leur investissement dans la cité, qu’il soit économique, associatif, culturel ?
Une affaire d’argent ?
Sans tomber dans la diffamation, il est à l’heure actuelle difficile de démontrer qu’il y a eu de la corruption dans cette affaire. Néanmoins on peut s’interroger lors de l’inauguration de la mosquée des Trois-Pavillons de la présence de dignitaires saoudiens, arrivant en grosse berline allemande, ne parlant pas français, et dont le service communication de la ville a fait en sorte qu’ils n’apparaissent dans aucune photo officielle.
Quand Mohamed Bechari use de statut pour intimider certains fidèles clichois en disant de ne pas s’immiscer dans ses affaires, on se demande si la mosquée et la religion n’est pas pour lui un business, en récoltant l’argent, la zakat, l’aumônes des fidèles durement acquis, et en élargissant son réseau avec les responsables politiques. Quand on voit ce qu’il lui a été reproché à son procès on peut se poser la question. Les citoyens français demandent la transparence pour leurs élus, mais chez les responsables musulmans, c’est l’opacité qui règne…
Ré-orienter le combat
Les musulmans clichois, et surtout les responsables ont été pris dans une affaire qui les dépasse, ne voulant pas tomber, encore une fois, dans la fitna, ils ont préféré axer leur lutte sur la non-promesse du maire, surfer sur l’islamophobie, au détriment de dénoncer Bechari et son Deal avec Rémy Muzeau, le maire de Clichy-la-Garenne. Surtout que, et ça peut se comprendre, pour employer une expression triviale : « Bechari pèse dans le game ».
L’opinion publique et de nombreux musulmans ne comprennent pas forcément, certains voient ça comme un caprice que les musulmans clichois veulent une autre mosquée dans la ville, alors qu’il y en a une rue des Trois-Pavillons. Argumenter en disant qu’elle est petite et loin, sont certes des arguments recevables, mais la réalité est que personne n’a envie de prier chez quelqu’un et donner son aumône qui a usé de son influence pour ouvrir sa mosquée. De plus certaines fatwas interdisent de prier dans ce genre de mosquée acquise de la sorte.
Aussi, le maire prétexte que dans le local actuel du centre-ville et qui servait d’ancienne mosquée, qu’il veut ouvrir une médiathèque qui profitera à tous. Y a t-il réellement un projet de la sorte ?
On aura tout à y gagner à dénoncer et à se débarrasser de ces responsables tartuffes ménageant sans cesse la chèvre et le chou, voulant plaire aux autorités et aux musulmans, faisant des compromis sur la religion pour maintenir leurs affaires et leur statut social.
On peut aussi s’interroger du silence de certains responsables musulmans. On dirait qu’ils ne veulent pas se mouiller dans cette affaire, après tout c’est à Clichy-la Garenne, chacun sa ville… On est tous concerné par cette situation, qu’ils craignent Allah au lieu de penser à leurs petits intérêts mondains.
Et si l’affaire de la mosquée de Clichy n’était pas le symptôme des problèmes de l’Islam de (en) France, qu’il faudrait un véritable plan Marshall, une véritable concertation avec les instances républicaines, et avec TOUS les acteurs de la communauté musulmane française, et en premier lieu, les fidèles.