L’année dernière, je m’étais rendu en Algérie qui est confronté à une grave crise des déchets. J’avais suivi une association à Béjaïa qui a nettoyé le temps d’une matinée son quartier, des initiatives citoyennes que l’on retrouve un peu partout dans le pays pour essayer de rendre le pays un peu plus propre. En France, nous avons un système de collecte et de gestion des déchets bien plus performant. Travaillant depuis peu dans une commune de banlieue, j’ai pu constater que, malheureusement, nous avons le même type d’incivilités que de l’autre côté de la Méditerranée, et nous ne pouvons nous cacher sur une défaillance des organismes de collecte et des employés de la propreté urbaine, même s’ils peuvent avoir des ratés, à la différence de l’Algérie, c’est notre seul et unique comportement qui est responsable de la saleté de nos rues.

Toutes les combinaisons possibles

Dans cette ville moyenne de banlieue, j’ai tout vu ou presque : sacs d’ordures jetés directement dans la rue, non-respect des jours des encombrants, dépôts sauvages improvisés qui grossis d’heure en heure, entreprise laissant leur sac de gravats, peinture, des meubles, des canapés…Toute notre société de consommation avec notre argent durement acquis est représentée dans ces ordures. La ville, avec la communauté d’agglomération, ne pouvant laisser la commune se transformer en bidonville, ramasse ces déchets sauvages. Par fainéantises, mauvaise foi, parfois par ignorance, les riverains se sont habitués à se service à la carte, où se prétexte qu’ils payent des impôts se permettent tout, ou presque, pas grave que des employés vont ramasser leurs ordures, cela fait du travail, avec tant chômage…

Pas de discriminations

Pour le déchets, il n’y pas de profil sociologique précis, j’ai vu de toutes classes sociales, de toutes origines, se permettant ces actes d’incivilité. Il est facile de stigmatiser les jeunes, mais je tiens à rappeler que les abandons de déchets dans la rue sont passible d’une amende pénale. En croyant faire rien de grave, après le service à la carte, c’est le droit à la carte, il y a que ceux que font les autres qui est grave…

Aussi, il est important de rappeler que laisser ces déchets cause des risques sanitaires avec la prolifération de rats, et les maladies qui en découlent. Les mêmes jetant leurs déchets sont les premiers à se plaindre des rongeurs qui prolifèrent dans les rues. Sans oublier les odeurs de toutes ses saletés, qui n’ont fait qu’amplifier avec la canicule de cet été, pour le coup, bien plus dérangeant que l’odeur du cannabis.

De notre devoir en tant que musulman

Il est évident que ces actes d’incivilité, qui puisait dans une ville de banlieue est commis bien souvent par des personnes de la communauté musulmane. Me dire que je vais les enlever inch’Allah, est une chose, mais le rappel de la religion est bien plus profitable que d’utiliser inch’Allah à toutes les sauces, dévalorisant du coup, ce terme, ô combien noble de notre religion.

Lorsque nous voyons des tas d’ordures au pied des arbres, non loin d’un parc, sur l’herbe, avons-nous méditer sur les versets suivant :

« Certes dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, dans l’eau qu’Allah fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce, dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes, pour un peuple qui raisonne. » Sourate la vache, verset 164.

« Et c’est Lui qui a étendu la terre et y a placé montagnes et fleuves. Et de chaque espèce de fruits Il y établit deux éléments de couple. Il fait que la nuit couvre le jour. Voilà bien là des preuves pour des gens qui réfléchissent. » Sourate le tonnerre, verset 3.

« N’est-ce pas Lui qui a créé les cieux et la terre et qui vous a fait descendre du ciel une eau avec laquelle Nous avons fait pousser des jardins pleins de beauté. Vous n’étiez nullement capables de faire pousser leurs arbres. Y a-t-il donc une divinité avec Allah? Non, mais ce sont des gens qui Lui donnent des égaux. » Sourate les fourmis, verset 60.

Mettre un frigo, un matelas sur le trottoir n’est pas sans risque pour les passants, ne pas bloquer la rue, les trottoirs, le respect de la voie public est important dans la religion, en témoigne ce hadith :

Le Messager d’Allah ﷺ a dit: « La foi comporte un peu plus de soixante ou soixante dix branches. La plus élevée est la proclamation qu’il n’y a aucune autres divinités en dehors d’Allah (Laa ilaaha illa-llah), et la plus petite est le fait d’ôter de la voie publique ce qui peut nuire aux passants. La pudeur fait partit intégrante de la foi ». [Bukhari et Muslim, riyad as-salihin n°125]

Nous sommes la religion de la propreté, et la plupart d’entre nous le savent, et il y a de plus en plus d’initiatives écologiques dans la Oumma. Néanmoins, il y a encore trop de mauvais comportements : jeter une canette par terre, vider les mouchoirs de sa voiture sur la route… Les exemples sont trop nombreux. Gageons que les mauvais comportements seront bientôt anecdotiques, inch’Allah !

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