La libération de Mossoul en juillet nous a été vendue par les médias comme une victoire de l’armée irakienne face aux djihadistes de l’Etat Islamique. Commencé il y a 9 mois, les derniers jours ont donné lieu à des combats très intenses pour récupérer les derniers bastions appartenant à l’EI. Tout le monde en Occident s’est félicité de cette victoire dont ils n’ont finalement peu contribué en combat terrestre. Cependant, la réalité est, comme souvent, plus nuancée, et nos médias nous ont (volontairement) omis beaucoup de choses…

Un véritable massacre

Les médias n’ont eu peu accès à la zone de combat, de ce fait les informations sont arrivées aux comptes gouttes. Mais les langues commencent à se délier et certains sites commencent à relayer la vérité. Et c’était une véritable boucherie. Pour commencer des immeubles complètements détruits, un champ de ruines, un chaos indescriptible. A Mossoul-Ouest, lieu essentiel de la bataille, les dégâts sont estimés à plus d’un milliard de dollars.

Reuters

Mais c’est surtout sur le plan humain qui est la véritable hécatombe et surtout la honte. Les soldats avaient l’ordre de tous les tuer, d’après ce témoignage d’un soldat, les femmes, enfants, combattant d’Isis, sans aucune distinction. Des civils poignardés dans le dos par des soldats, sans aucune raison. Car, disons le clairement, les soldats sont chiites et en ont profité pour tuer des sunnites, en prétextant que ces derniers étaient des alliés de l’Etat Islamique, sans aucune preuve, de ce prétexte ils sont allés libre court à la barbarie. Ils les ont laissé affamés, ceux qui se rendaient ont été battus avant d’être exécutés, tortures, viols… Des victimes qui se compte par milliers dont on ne connaît pas le nombre exact.

Après voir dénoncer l’Etat Islamique comme étant le mal absolu. Voilà que les « libérateurs » font autant voir pire qu’eux, ce n’est pas très réjouissant pour ces soldats, et encore moins pour l’Occident qui les ont soutenus en bombardant pendant des jours des positions de l’Etat Islamique dans la ville, et qui a fait des dégâts et victimes collatérales. Mais bon, on s’en fout ce n’est que des muslims, ils n’avaient qu’à fuir comme les autres.

Ci-dessous un extrait d’un témoignage d’un journaliste qui a pu aller sur place :

[…] Ce mois de juillet 2017 est particulièrement caniculaire en Irak, et l’odeur putride insoutenable qui flotte partout au-dessus des gravas répond à la question sans la moindre équivoque. Quant aux chiens errants, qui grattent ici et là parmi les débris des habitations et arrachent aux entrailles du champ de bataille des lambeaux de chair, ils confirment la réponse, s’il le fallait encore. Tout comme les nuées de mouches noires qui ne laissent aucun doute sur la présence des cadavres et permettent de les localiser aisément. Parfois, d’ailleurs, au détour d’un cratère, on voit émerger une jambe ou un bras, grisés par la poussière de ciment qui a tout recouvert et sur laquelle le soleil se reflète pour produire une blancheur aveuglante, presque immaculée. Des morceaux de corps que les rotations incessantes des bulldozers de l’armée irakienne ne parviennent pas à faire tous disparaître, ces machines titanesques qui écrasent les vestiges sous leurs énormes roues et les aplanissent de leur large pelle pesante. Non, rien n’y fait : les morts crient leur présence. Il s’agit aussi pour l’armée, qui a maintenant été rejointe par les milices, de ratisser les dernières poches de résistance. […]Mais les Chiites ne font plus le moindre quartier ; et le bruit court, toutefois invérifiable, que l’état-major irakien a donné l’ordre de ne plus faire de prisonnier et d’en finir très vite avec tout ce qui vit encore à Mossoul. C’est aussi pour cela que les bulldozers sont si actifs ; pour boucher par de lourdes pelletées de blocs de béton éclatés les accès de ces tunnels d’où la mort jaillit encore quotidiennement ; pour enterrer vivants tous ceux qui s’y cachent.

Les journalistes mainstream français, par peur de leur carrière n’ont pas dit la vérité. Ils défendent le camp des gentils quitte à édulcorer et mentir dans leurs articles. Dommage pour certains qui sont jeunes, qui ont envie de parler, qui, lorsqu’ils ont commencé ce métier, avaient envie de dire la vérité, peu importe ce qu’il en coûte comme le modèle à tous Albert Londres.

Les médias de la dissidence, guère mieux

Leurs organes de propagande n’ont pas du tout relayer la réalité de massacres de Mossoul. Qu’ils combattent Daesh, dont la quasi-totalité des imams, intellectuels et le monde musulmans a condamné, Ok, que le meilleur gagne. Mais on s’est bien qu’ils ont combattu tout ceux qui s’opposer à Bachard, dont des populations innocentes sunnites, cela va de soi. Personnellement, je ne choisis pas entre la peste et le choléra…

Quand on va voir chez Press TV, ils se réjouissent de cette victoire face aux terroristes. Il suffit d’avoir ça dit et le reste n’est que secondaire. Ce mot fédère même chez ses partisans.

Chez RT Today, très apprécié aussi, on a une information qu’on peut trouver dans d’autres sites : selon HRW, une unité de l’armée irakienne, formée par les forces américaines, à commis des exactions en Irak.

Des exactions, terme policé pour ne pas dire un véritable massacre, une boucherie inhumaine, faite par des soldats sans foi, ni loi, où leurs fantasmes sadiques ont pu s’exprimer sans crainte. Quant à dire qu’il n’y a qu’une unité qui a fait ça, quand on va les images de destruction de la ville, les partisans de l’horreur doivent être plus nombreux.

Associated Press/Felipe Dana

Où en est l’enquête de HRW, s’il y en une, où est la condamnation des pays « droits l’hommistes ». Qui pour mener une enquête claire, honnête pour savoir la réalité et le nombre de personnes tuées, torturées, pourquoi ce silence ? Et combien d’autres massacres dont on n’entendra jamais parler, aux oubliettes de l’Histoire ?

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