Beaucoup de points devront être détaillés dans ce procès inédit, car rappelons-le, car beaucoup de personnes ont du mal à comprendre, qu’ici, on doit prouver sa complicité pour assassinat et à quel degré Abdelkader Merah a agit et influencé son frère dans sa folie meurtrière. Et à l’heure actuelle, beaucoup de points méritent réflexion.

Menace de mort à l’encontre des enfants d’Eric Dupond-Moretti !

Le célèbre avocat a reçu un courrier menaçant ses enfants si Abdelkader est innocenté de ce procès. Le plus simple était tant qu’à faire qu’il n’y ait pas de procès, qu’on rétablisse la peine de mort, pourquoi ils ne remettent pas en cause la démocratie tant qu’à faire !

Mohamed Merah a agit seul

Il est quasiment acté au vu des procès-verbaux, des témoignages des policiers qui ont enquêté, du RAID qui a intervenu, des témoins, des écoutes téléphoniques, de sa Gopro… Que Mohamed Merah était seul lors des éxecutions et lorsqu’il appelé ses futurs victimes ou consulté les annonces du Boncoin.

Lorsqu’un policier parle de la fameuse thèse du loup solitaire, cela a eu le don d’ulcérer l’avocate générale et les avocats de la partie civile. Aller vers ce sens peut conduire à un acquittement d’Abdlekader Merah… Mais la défense ne peut se contenter de témoignage qui les arrangent et préfère axer les points qui va à l’encontre de leurs intérêts.

L’imagination, la supposition…

Un très long exposé des faits d’un enquêteur de l’anti-terrorisme qui a repris l’affaire en 2014 (alors que les attentats se sont produits en mars 2012…) a suscité de nombreuses réactions. Tout d’abord, maître Dupond-Moretti s’emporte face à cet exposé des faits bien trop long qui ironise comme un colloque, car de nombreux détails doivent être éclaircis, sans quoi certaines affirmations seront distillées sans justifications, mais il prend sur lui et patiente, même la partie civile a du mal à suivre, les journalistes aussi… Mais des points non-négligeable ont été relevé par la défense :

Avant d’aller exécuter Ibn Ziaten le 11 mars, Mohamed Merah aurait vu son frère vite fait à son match de foot. Je dit « aurait » car certains témoins l’ont vu, d’autre pas, certains l’ont vu avec quelqu’un sans savoir qui s’est… Quand bien même il aurait vu son frère vite fait au match, personne n’est capable de savoir ce qu’ils se sont dit. On doit imaginer des conversations…

On dresse le profil d’un islamiste en détaillant ce qui est trouvé lors de la perquisition. Sur sa lecture avec des livres comme « La Sagesse de l’espion » ou « la bande à Baader », des livres religieux, et qu’ils regardent les vidéos sur YouTube « The Sign », mais ils ne disent pas tous les autres livres qu’il a, car ils se trouvent qu’Abdlekader Merah est un grand lecteur, qu’il a aussi des livres sur l’athéisme, la religion chrétienne… Que de plus, ces livres sont en vente libre, et comme a dit Maître Dupond-Moretti, on peut lire « Mein Kampf » sans être antisémite. Ces lectures et ces vidéos ont des milliers d’adeptes, ça en fait des terroristes potentiels. On a dit aussi qu’il avait un testament mais celui-ci date de 2007, soit bien avant les attentats. De la poudre déco achetée à Ikea et un détaupeur a été aussi relevé qui pourrait servir à l’explosif, chose exagérée. D’ailleurs lorsque l’avocat d’Abdlekader Merah lui a fait la remarque, cela a énervé l’enquêteur de l’anti-terrorisme.

Sur l’épisode du scooter volé, central à l’affaire, il a admis d’emblée aux enquêteurs avoir été présent lors du vol, et qu’il avait désapprouvé, car le vol est interdit en Islam… S’il ne l’avait pas avoué, comme les enquêteurs l’auraient su ? Quel intérêt avait-il à se griller ?

On peut rajouter aussi qu’Abdelkader Merah avait repris contact quelques semaines avant la tragédie, certains disent 2 semaines avant, d’autres 5 semaines, alors qu’ils ne s’étaient pas vu pendant 8 mois,  Cela laisse peu de temps pour élaborer un plan ensemble ou lui laver le cerveau de l’idéologie terroriste, dont on ne sait à l’heure actuelle du procès son courant idéologique, ses influences, son impact dans la djihadosphère… Cela sera évoqué la semaine prochaine, en espérant qu’il y ait un véritable expert pour éclairer les différents courants en Islam.

Tout est sujet à interprétation sans qu’il y ait des éléments clairs et précis.

La fameuse phrase « je suis fier de mon frère »

On a tous entendu dans les médias depuis 5 ans qu’Albdelkader  Merah était fier que son frère meurt sous les balles de ses ennemis. Pour se justifier, il a dit que c’était dans le contexte de la garde à vue, il ne savait pas ce qu’on lui reprochait, que le commissaire le provoquait, et qu’en plus on lui annonce que son frère a été tué. Il n’est d’ailleurs plus allé dans ce genre de provocation face aux interrogatoires du juge. Certes, c’est sa défense, et pour savoir qui a raison, il faudrait le confronter aux commissaires de la garde à vue mais ils se trouvent qu’ils ne vont pas témoigner. Oui, aucuns commissaires qui ont participé à la garde à vue ne viendront témoigner ! En admettant qu’il ait dit cette phrase sans pression, et qui la pense réellement, cela se nomme de l’apologie de terrorisme et non de la complicité.

Des choses difficiles à admettre pour la partie civile

Oui, quand on voit les familles endeuillées, cela fait de la peine, quand en plus la défense ébranle les accusations, cela les touche, certains enragent de voir qu’il peut être disculpé de certains faits.

Mais un tribunal n’est pas une thérapie de groupe, on est là pour gérer les sentiments, on est pas là non plus pour faire plaisir aux enragés islamophobes commentateurs des sites infos et de Twitter. Il y a un homme qui risque de passer le restant de sa vie en prison, et il faut qu’il n’y ait pas de doute dans sa culpabilité. Fabriquer un coupable ne soulagera pas grand monde et c’est la justice de tous qui en sera perdante.

 

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