Lorsqu’on prend le métro, si on fait attention aux stations, chacune d’elle ont des particularités. On peut trouver dans la station Bastille des vestiges de la prison datant du célèbre événement de la Prise de la Bastille. A la station Barbès, plus connue pour son agitation, on trouve des tracts, articles de journaux datant de la seconde guerre mondiale exultant le peuple français à la résistance armée contre l’occupant nazi. Le régime nazi devenu l’occupant officiel de la France considéré ces jeunes et moins jeunes brigands armés comme des terroristes, n’y plus, n’y moins. L’Histoire a montré que les terroristes d’hier sont les résistants d’aujourd’hui.
Notre époque, n’est pas en paix pour autant, depuis la seconde guerre mondiale, 95 % sont des pays sont impliqués directement, ou directement, dans un conflit armé, de l’armée officielle aux rebelles, tout le monde à quelque chose à défendre, à piller, à violer.
Dans quelles circonstances, un mouvement voulant affirmer son idéologie, lutter contre un pouvoir despotique, a-t-elle la légitimité « officielle » de recourir à la violence et dans quelle cas peut-elle et doit-elle être condamner ?
Dans notre période où on assiste à de la radicalisation de tout bord, pas uniquement dans une religion. Où ceux qui ont voix au chapitre dans les médias, sont les premiers à s’enflammer pour défendre leur cause, qu’elles soient identitaire, politique, ou sa propre pomme. Où même, certains, sous prétexte de défendre une cause juste, comme la cause animal, se permettre de traiter les employés d’abattoirs de tortionnaires nazis. Il est temps de revenir à un peu de pragmatisme ou la subjectivité prime. Malgré qu’on pourrait développer indéfiniment le sujet, on va rester sur l’exemple palestinien, qui lui-même est complexe !
Définition du terrorisme selon le droit international
Une définition du terrorisme pose des problèmes, il n’y a pas de consensus pour la définir. Le Droit International Humanitaire(DIH) ne donne pas de définition explicite du terrorisme, cependant il interdit un certains nombres d’actes commis durant les conflits armés que l’on pourrait considérer comme terroristes si ils étaient commis en temps de paix:« Le terrorisme est l’équivalent d’un crime de guerre en temps de paix » (A.P Schmid, expert des Nations Unies).Il existe à l’article 33 de la Convention IV de Genève une allusion visant à interdire toutes mesures d’intimidation ou de terrorisme, on trouve également à l’article 51.2) du Protocole additionnel 1 et à l’article 13 du Protocole additionnel 2 établit l’interdiction formelle des actes ou menaces de violence dont la finalité est de terroriser la population civile. Le DIH interdit donc les actes terroristes sans déterminer le concept même de terrorisme. Ni le DIH ni le Droit Pénal International ne donnent de définition précise du terrorisme hormis le catalogue d’actes pouvant être qualifiés comme terroristes.
Les cas de resistances historiques
Généralement, les puissances occupantes ou coloniales qualifient de résistance à son occupation le terrorisme. Voici quelques exemples de résistance/terrorisme :
- La résistance française à l’occupation allemande.
- La résistance algérienne à l’occupation française.
- la résistance palestinienne à l’occupation britannique.
- La résistance noire sud-africaine à l’apartheid.
- La résistance afghane à l’occupation russe.
- la résistance palestinienne à l’occupation israélienne.
Plus loin dans l’histoire on peut inclure :
- La résistance juive aux Romains à l’époque de Christ impliquait aussi des actes terroristes. La secte Sakhari des résistants à l’occupation romaine est devenue une légende parmi les sionistes extrémistes dans leur lutte contre les Palestiniens. Les Sakkaris étaient réputés pour cacher un couteau dans leurs vêtements et attaquer les victimes imprudentes d’une manière caractéristique. Les victimes comprenaient celles qui avaient collaboré avec les Romains et leurs familles, ainsi que tous les citoyens romains.
L’exemple palestinien
Les Palestiniens ont également recouru au terrorisme dans leur lutte contre le sionisme colonial comme d’autres groupes, tels que les Amérindiens, l’IRA, le Congrès national africain en Afrique du Sud et beaucoup d’autres mouvements anti-coloniaux. Cependant, la quantité et l’étendue du terrorisme palestinien étant minuscules comparées à celles d’Israël. Les actes terroristes israéliens sont qualitativement et quantitativement bien supérieurs à ceux des Palestiniens. Le nombre de civils tués par des actions sionistes avant la création de l’Etat et après a largement dépassé de plus d’un ordre de grandeur le nombre de personnes tuées par des groupes palestiniens. Ces chiffres sont documentés dans les rapports de la Croix-Rouge et des organisations des droits de l’homme.
La terreur et l’extrémisme sont bien connus pour avoir augmenté suite à l’attaque de 1967 par Israël, entraînant l’acquisition de plus de terres arabes par Israël. Les cercles universitaires attribuent cet effet dramatique de la guerre de 1967 à la réalisation immédiate par les gens dans les rues que les mouvements arabes laïques et démocratiques et autres formes de résistance n’ont pas réussi à recouvrer les droits palestiniens, y compris le droit des réfugiés de rentrer chez eux.
Il serait plutôt insignifiant d’essayer de comparer des actes terroristes individuels (qu’ils soient commis par des Palestiniens ou des Israéliens) et d’essayer de les définir selon un critère de «moralité». Par définition, le terrorisme est immoral et échappe à ce que la majorité des humains considérerait comme un comportement humain acceptable. Peu importe aux victimes civiles si les bus publics israéliens sont à double usage pour les soldats et les civils, ou si les bombardements israéliens des quartiers civils ou la destruction de bosquets entiers étaient censés contrecarrer d’autres attaques. Quelle différence y a-t-il dans la façon dont les civils meurent à l’intérieur d’un pneu en feu (par les partisans de l’ANC en Afrique du Sud), des villages et des villes bombardés (États-Unis au Vietnam ou forces israéliennes en Palestine aujourd’hui), qu’on meurent dans des attentats à la bombe dans un café ou un bus ou en allant à l’hôpital (irlandais et palestinien), ou mourir d’un siège imposé extérieur (comme en Irak et maintenant probablement en Palestine). Un gradient quantitatif ou même un spectre discontinu de niveaux différents ou d’immoralité ou d’inhumanité n’a aucun sens pour ses victimes et devrait donc être dénué de sens pour le reste de l’humanité.
Bien sûr, il y a des questions sur qui est un civil. Cette définition inclut-elle les policiers palestiniens ou les colons / colonialistes juifs ou même les Israéliens qui servent trois ans dans l’armée et ensuite un mois par an pendant 40 ans ? Mais que nous utilisions les critères les plus stricts ou les plus libéraux pour définir les civils, nous constatons toujours que les Israéliens ont tué beaucoup plus de civils palestiniens que les civils israéliens tués par les Palestiniens. Mais la comparaison des chiffres ne fournit aucune mesure de moralité à l’un ou l’autre «groupe».
Un petit examen de l’histoire révèle deux faits :
- Que ceux qui sont au pouvoir utilisent la peur pour rallier un peuple qui leur donnera plus de pouvoirs pour poursuivre leurs ambitions et leurs guerres.
- Que les plus grands dangers pour les grandes puissances deviennent simplement trop centré et arrogant pour voir le monde autour d’eux changer.
L’effondrement des empires romain, ottoman, espagnol, soviétique et britannique fournit de nombreuses leçons. Israël et les États-Unis vont-ils apprendre ces leçons à temps ?
Travaux inspiré par Qumsiyeh