Le miel est l’aliment par excellence. Il est la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes, ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes, ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment, en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche.
Cette définition est extraite de la Norme européenne recommandée pour le miel (Décret n°2003-587 du 30 juin 2003), et permet d’exclure toute fabrication à partir de produits non naturels, comme l’ajout de sucre en tant qu’aliment pour les abeilles.
Voici 4 propriétés thérapeutiques du miel prouvées scientifiquement inspiré de la thèse Balas Fanny, docteur en médecine.
Contre les pathologies cutanés
Une tendance à l’efficacité du miel sur les brûlures, et peut-être même les ulcères par rapport à un pansement classique semble émerger.
Cette efficacité pourrait être expliquée par plusieurs facteurs :
- La quantité d’eau libre du miel : étant très faible, on pourrait s’attendre à un dessèchement des tissus. Au contraire l’effet osmotique permet de drainer le plasma et la lymphe et de diluer le miel dans les fluides. Ce milieu humide permet une cicatrisation plus rapide qu’avec un pansement sec car on ne retire pas les bourgeons nouvellement apparus qui adhèrent lors de la réfection d’un pansement sec. De plus il est souvent rapporté que le changement des pansements s’effectue sans douleur.
- Ses propriétés antimicrobiennes : un des problèmes avec les pansements créant un milieu humide est qu’ils favorisent la croissance des bactéries et sont contre indiqués dans les plaies infectées. Au contraire, le miel crée un milieu humide dans lequel la croissance des bactéries est empêchée par son activité antibactérienne.
- Ses propriétés désodorisantes : il est également rapporté que le miel élimine rapidement les mauvaises odeurs alors que des plaies malodorantes sont fréquemment retrouvées avec les pansements humides conventionnels. Les glucides apportés par le miel sont utilisés par les bactéries à la place des acides aminés provenant du sérum ou des cellules mortes : ceci permet la formation d’acide lactique à la place d’amines, d’ammoniac et de composés soufrés qui ont une odeur nauséabonde 46. Un autre avantage de maintenir un environnement humide est qu’il permet le bon
fonctionnement des enzymes protéolytiques et l’élimination des croûtes, du pus et des tissus morts 36.
Pour la toux
L’efficacité serait due au fait que le miel est une substance sucrée, qui provoque un réflexe de salivation qui pourrait induire une sécrétion de mucus au niveau des voies aériennes. Ces sécrétions de mucus peuvent avoir un effet de soulagement sur l’inflammation du larynx et du pharynx (responsables de l’augmentation de la toux, particulièrement de la toux sèche). Il existerait également une production d’opioïdes endogènes secondaire à la consommation de substances sucrées. La relation anatomique entre les fibres sensitives nerveuses qui initient la toux et les fibres nerveuses gustatives peuvent aider à produire un effet antitussif via le système nerveux central.
Dans un des essais, un groupe avait un placebo sucré et pourtant le miel avait tout de même une efficacité supérieure. Il existe donc des facteurs inexpliqués de l’efficacité du miel et de son action sur le réflexe de toux.
L’organisation mondiale de la santé recommande la prise de miel dans le traitement de la toux depuis 2008. Pour la Cochrane, le miel semble plus efficace que l’absence de traitement ou la prise de diphenydramine dans le traitement
symptomatique de la toux, mais non supérieur au dextrométhorphane.
Concernant la mucite :
La plupart des patients sous radiothérapie développent une mucite, généralement très douloureuse, limitant ou empêchant l’alimentation per os et parfois même nécessitant un arrêt temporaire de la radiothérapie. Les radiations ou la chimiothérapie créent des dommages de l’ADN au niveau des cellules épithéliales et génèrent des radicaux libres toxiques pour les cellules. Ces radicaux activent des messagers qui régulent la production de cytokines pro-inflammatoires. Ces messagers initient une régulation positive et amplifient la destruction des cellules épithéliales ce
qui provoque la destruction des tissus et donc des ulcérations, avant de réinitialiser une réépithélialisation. Les effets du miel dans ce processus sont encore mal connus. Les essais retrouvent de très bons résultats sur la radiothérapie fractionnée non intensive.
Ils sont moins concluants pour la chimiothérapie chez l’enfant ou la radiothérapie intensive.
La cochrane a publié en 2010 une liste d’éléments limitant potentiellement les mucites radioinduites et inclut entre autre le miel, certains antibiotiques, l’aloe vera, l’allopurinol, la cryothérapie, les facteurs de croissance, etc… Une revue avec métaanalyse publiée en 2012 121 conclue que l’efficacité parait très bonne mais les études comportent un trop fort risque de biais pour pouvoir confirmer de manière certaine cette efficacité, ce qui nécessite donc d’autres essais bien menés. Une revue 17 conclut à un potentiel probable, mais encore incertain.
Pour les troubles métaboliques :
Les résultats sont globalement encourageants. Le miel serait moins nocif chez les patients diabétiques et/ou dyslipidémiques que le glucose. Il pourrait abaisser le poids, et le taux de LDL chez la femme. Cette propriété serait due au rôle du fructose et glucose, mais aussi aux sucres complexes, aux ions, minéraux, oligoéléments et aux
antioxydants principalement. Le miel est mieux toléré que la plupart des sucres mais ses mécanismes d’action sont encore incertains.
En conclusion, le miel est un aliment naturel, accessible, peu coûteux, contenant de nombreux composants dont certains sont reconnus comme bénéfiques pour la santé. Ses propriétés antimicrobiennes, anti-oxydantes, antitumorales et antiinflammatoires, de stimulation du système immunitaire et de la croissance cellulaire
sont confirmées, ainsi qu’un effet potentiellement bénéfique sur le métabolisme lipidique et glucidique.
L’application de miel comme topique représente un traitement simple, peu risqué, et facile à se procurer. Son spectre d’activité est large et couvre en particulier tous les germes mis en cause dans les infections cutanées.