AVS est une association qui consiste à garantir la qualité halal de la viande. Elle certifie pour les commerçants et les fabricants le caractère halal de leurs produits. Pour le garantir auprès des consommateurs, AVS est présent tout au long de la chaîne de production, de l’abattage rituel à l’emballage. Les boucheries et restaurants sont contrôlés quotidiennement afin de vérifier l’authenticité des produits AVS. Une sanction peut être appliquée en cas de fraude manifeste.
Pour ses 25 ans, AVS a ouvert ses portes afin d’expliquer leurs actions et répondre aux interrogations des consommateurs. A l’ère industrielle où c’est le profit qui domine, et avec un marché un halal en plein essor, il est important que nous ne soyons pas réduit qu’à de simple consommateur, qui incitent à des fraudes de la part des acteurs de ce marché, bien souvent non-musulmans, ou aux méthodes d’abattage non-compatibles avec le halal.
Manger halal pour les musulmans revêt d’une grande importance, non-dissociable de la foi. En effet, manger de la viande égorgée au nom de Dieu est le lien entre notre alimentation et notre spiritualité. Comme nous l’enseigne les versets 172 et 173 de la sourate Baqara :
« Ô les croyants ! Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées. Et remerciez Allah, si c’ est Lui que vous adorez. »
« Certes, Il vous interdit la chair d’ une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre qu’ Allah. Il n’ y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »
L’animal est un être à part entière, il se doit d’être respecté, dans son élevage, et de par son sacrifice qui nous permettra qu’on se nourrisse.
Elle n’a pas lié à une simple crainte de tomber sur de la gélatine porcine en mangeant un bonbon Haribo, comme je l’ai entendu de « l’islamologue » Ghaleb Bencheikh.
Le halal, entre fantasme et réalité
Dans le contexte musulman en France et en Europe, dont je n’ai besoin de détailler, l’abattage rituel est vu comme une pratique barbare d’un ancien temps. Cela relève bien sûr d’une totale méconnaissance du sujet, dont la fachosphère aime s’en faire le relais, surtout pendant la fête de l’Aïd. Avec aussi des associations de défense des animaux, qui eux voudraient carrément qu’il n y ait plus abattoir, les musulmans sont pris en étau. Le bien-être animal est aussi une priorité pour le musulman. L’incision doit être précise, avec un animal bien immobilisé de manière à ne pas faire souffrir l’animal. La réglementation européenne entrée en vigueur en janvier 2013 impose, à défaut d’étourdissement, que les animaux abattus soient immobilisés « de manière individuelle et par des moyens mécaniques. » C’est toute la chaîne de production qui doit être repensée, pour plus d’éthique au détriment de la cadence industrielle.
Concernant l’électronarcose, qui est un procédé d’assommage par électricité, seules trois écoles juridiques contemporaines l’acceptent, sous conditions, et seulement pour les volailles. Mais AVS a décidé de suivre le conseil des savants qui interdisent cette technique d’étourdissement. En effet, pour que le caractère halal de la viande soit valide, il faut que la bête soit vivante, hors rien ne garantit, étude scientifique à l’appui, que l’électronarcose ne tuent pas les bêtes. A défaut de les achever, la décharge électrique provoque une violente souffrance. On tue la bête deux fois ! Pour vous faire un avis, voici cette vidéo :
Il est indéniable qu’assommer les bêtes avant, en faisant croire qu’elles ne vont pas souffrir relève de l’hérésie. Et tout cela n’a que pour seul but : la productivité.