J’ai décidé, en âme et conscience, en accord avec la compréhension de la religion, et à la lumière des savants, que je ne voterais pas, car c’est du shirk.

Certes, il y a depuis de nombreuses années au sein de la communauté ce débat, est-ce que participer à la vie démocratique du pays permettra d’être considéré, d’être traité comme un citoyen faisant partie de la diversité française et ne plus être réduit à sa religion, et de facto de ne plus avoir d’amalgame islamiste, terroriste…?

Les influenceurs musulmans au pilori

C’est une véritable épée Damoclès qu’on fait porter aux musulmans qui ne votent pas. Agitant le spectre du populisme, imams, professeurs, youtubeurs… Chacun rivalisent d’arguments pour qu’on aille voter. Ils arrivent à mêler la jurisprudence, fatwa, tasfir, faisant même ressuscité le Prophète (paix et bénédictions sur lui) nous enjoignant d’aller voter, car c’est qu’il aurait voulu ! Aucuns arguments intellectuels, aucune référence historique, ils parlent d’Islam de France, mais ne parlent pas de la France, ils ne savent que nous culpabiliser, demain, si les femmes ne porteront plus le voile, cela sera de notre faute, les abstentionnistes. Faut faire le citoyen modèle intégré, quid de ceux qui sont rebelles de la société ? Impossible avec ces imams, faut accepter la République, car ils sont gentils de nous accueillir, et ils nous ont laissé un terrain pour la mosquée…

De la limite du vote utile

Si on prend l’exemple des élections municipales, les politiques, élus locaux, font du clientélisme. Ils ménagent sans cesse la chèvre et le chou, entre les pieds-noirs, les Arméniens, les jeunes, les agriculteurs, où tout le monde à quelque chose à gratter, où chacun veut faire passer ses propres intérêts. Le bulletin de vote est la contrepartie pour que les élus, accrochés au pouvoir telle une sangsue, maintiennent leur siège et leurs privilèges. Et les musulmans, surtout dans les villes où ils sont nombreux, veulent aussi leur part de gâteau. D’après les représentants du Ccif et d’autres représentants de l’Islam de France, seul un investissement dans la vie de la cité permettra d’être considéré. Cette approche de la politique a certainement des limites et continuer dans cette voie, en dévouant ce que devrait être un élu de terrain, ne pourra conduire qu’aux troubles. On réduit la politique à un marché de dupes, d’hypocrisie de chaque côté, où on ne sait jusque où vont aller les revendications. Entre ceux qui voudront gratter un logement social, de l’argent pour leur association, des boulots à la municipalité. Et pourquoi pas avoir des tribunaux islamiques pour régler les affaires civiles ? Après tout il y a bien des tribunaux rabbiniques !

L’engagement dans la cité passerait aussi par présenter des musulmans aux législatives, aux municipales. Et pour les européennes, on a le parti des Démocrates Musulmans. Il y a fort à parier qu’il feront de la figuration, sans compter que certaines personnes dans ce parti ont des positions douteuses… Quand bien-même ils vont se présenter aux municipales dans des villes à majorités musulmanes, ils devraient en théorie passer, mais feront sûrement, à coup sur, des scores ridicules. Est-ce qu’ils ne sont pas convainquant dans leur discours ? Pas assez de communication ? Est-ce qu’on ne croit pas en nous ? Sûrement, un peu des trois…

Et on verra la même chose avec les gilets jaunes, malgré qu’il y a un parti représentant ces derniers, la rue ne sera pas représentative de l’urne. Dans l’isoloir, chacun fait ce qu’il veut.

Au-delà du shirk, pas d’égalité démocratique

A part sur les panneaux municipaux, et encore quand toutes les affiches sont collés, on ne verra pas tous les candidats dans les médias dominants. Que se soit à la télévision, radios, mais aussi sur les médias digitales. Certes, pour l’exotisme, il est possible d’entendre la responsable du parti animaliste, car le veganisme est dans l’air du temps, mais soyons honnête, comme à chaque élection, seul les gros partis politiques ont voix au chapitre, LREM d’un côté, le RN de l’autre, la droite au milieu, on équilibre le débat avec de la sauce gauchiste France Insoumise et ont fai fi de tous les autres formations politiques, dont tout le monde sait qu’ils feront de la figuration, ma fois, s’ils aiment occupé leur week-end avec leurs idéaux…

Pour les présidentielles, Jacques Cheminade me disait lorsque je l’avais rencontré, qu’il ne pouvait exposer son programme car il n’avait droit au média que pendant l’égalité de parole, quand les autres sont en campagne depuis 1 ans, et bien souvent, il tombait dans des traquenards, où les journalistes se faisait la main sur lui.

Au final, voter ferait aussi de nous complice d’un système faussement démocratique, ou celui qui a le plus de moyens et de contact l’emporterait. Sondage à l’appui, beaucoup qui se disent ne pas suivent le troupeau, ne voudraient pas le quitter en voyant que leur candidat faiblit. On nous fait croire qu’on est libre de voter alors que notre choix est conditionné par de nombreux facteurs. Le roman est faussé, truqué, et on voudrait nous faire croire qu’on est partie prenante de cette histoire alors que nous en sommes que les figurants. C’est tout le système qu’il faudrait changer !

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