Ghaleb Bencheikh fait partie de ces islamologues qui œuvrent pour refonder la pensée islamique. Dans le marasme dans lequel se trouve le monde musulman, entre faiblesses institutionnelle des pays de monde arabe, la guerre au Levant et la création du « monstre » de Daesh et la diffusion planétaire du Wahhabisme à coup de pétrodollar. Sans parler du contexte géopolitique, beaucoup de penseurs, théologiens dans le monde veulent être les avant-gardistes du renouveau de l’Islam dans le contexte contemporain. Faute de Califat et de pouvoir centrale musulman, d’un clergé musulman, toutes les voix peuvent s’exprimer, pour le meilleur et pour le pire. Allah, l’histoire et ses serviteurs trancheront.
L’animateur de l’émission « Islam » sur France 2 était invité par l’association Agir…Reliance à Livry-Gargan. Cette association organise des cafés-philo, débats, elle offre des espaces d’expressions pour développer la pensée critique, la réflexion…
Pour commencer, je trouve ça dommage qu’il y a peu de musulmans dans ce genre de conférence. En effet, on ne peut se plaindre des amalgames, qu’on nous stigmatise, qu’on parlent sans cesse de nous bien souvent dans la calomnie et ne pas être présent lorsque il y a ce genre d’initiative. Dans la bfmisation des esprits, la discussion dépassionnée est ce qu’il y a de mieux,
Un bel exposé pour commencer
Son intelligence, son expérience, ses qualités d’orateur donnent du relief à son discours. Notre islamologue a commencé part nous raconter l’histoire de l’Islam, de la révélation prophétique au Prophète Mohamed(Paix et bénédiction sur lui). En nous expliquant étymologiquement le premier mot révélé au messager d’Allah qui est « Iqra ». Ce mot qu’on traduit par lire mais que veut dire aussi comprend, va à la connaissance, cherche à savoir… On continue avec la succession des 4 premiers califes, qui s’enchaînent les califats héréditaires des Omeyyades et des Abassydes. On passe par l’Andalousie en passant par Souleymane le magnifique. De l’apport civilisationnel de l’Islam et des musulmans.
Pour un néophyte, on ne peut qu’apprécier, surtout par la qualité de son exposé. Mais c’est après que tout se complique…
De la critique à la limite du dédainisme
C’est quand on commence à aborder l’Islam dans le monde d’aujourd’hui que j’émettrai des bémols, non pas dans les constats, mais dans les conclusions et qu’il en tire. La toile de fond est forcément la tragédie des attentats terroristes en 2015 et de l’a création de l’Etat dit islamique. Dans une région qui depuis un siècle est en crise, avec la chute de l’empire Ottoman et les accords Sykes/Picot. Avec une civilisation islamique qui connaît une régression tragique depuis Souleymane le magnifique au 16e siècle, voir d’autre avant !
Voilà les points qui sont sujets à discussion, à réflexion, à polémique, voir à se désavouer :
Invoquer Dieu lors d’un combat relève de l’archaïsme. Cela vise particulièrement les djihadistes du Levant en passant par Boko harram. Ok, leurs actes commis sont difficilement justifiable et on s’en désavouent pour la plupart. Mais la plupart des pays sont dans conflits direct ou indirect, bien souvent pour des intérêts financiers et de contrôle de ressources. Et que disait Michel Onfray sur ce sujet : « notre civilisation est morte, qui serait prêt à mourir pour son Iphone ? et aussi « l’Islam dispose de soldat prêt à mourir pour lui ». C’est assez paradoxal, finalement pour notre islamologue, la modernité serait de combattre pour le monde d’aujourd’hui dont Onfray estime que l’occident n’est pas capable de défendre ses valeurs qu’il réduit au consumérisme, et ne disposant que de soldat de métier.
Il y a 1/30 de versets normatifs et on se focalise dessus. Je suis d’accord, il est vrai que le Coran a beaucoup plus de verset invitant à la foi, à la méditation, et que le musulman ne fait pas assez l’effort pour s’en approprier les enseignements. J’avais écrit un article d’ailleurs sur la nature. Cependant, dans son émission, un invité disait qu’il y avait 10 % de verset normatif, ce qui fait 1/10. Qui dit vrai ?
Ensuite, qu’il n’y avait pas de cité-état à Médine, car il n’y avait pas de police, d’école, d’administration… Or, on nous apprend que l’Islam a été institutionnalisé à Médine, dès que le Prophète(Sallauhou ‘allahi wa salam) a pu organiser sa communauté. D’ailleurs, les versets révélés à Médine sont de l’ordre législatif et juridique et ceux révélés à La Mecque sont plus des appels à la foi, la patience, la méditation, eu égard aux persécutions que subissaient les musulmans Mecquois. Aussi, le professeur Hamudilah dans son longue biographie du Prophète(saw) parle clairement de la cité-état de Médine. Le Prophète(saw) et ses compagnon ont fait une première dans l’organisation d’une cité en rédigeant la première constitution garantissant les droits des musulmans et non-musulmans. Notre penseur moderne veut casser l’idée que l’islam est une religion temporo-spirituelle et que la foi relève du privé. Et il en rajoute sur ce point en disant que les califats des Omeyyades et des Abassides n’avaient que pour seul but des velléités expansionniste et de pouvoir, dont leur modèle est l’empire romain. En ajoutant que les premières réflexions jurisprudentielles afin d’établir la sharia ont eu lieu 2 siècles après. Evidemment l’histoire du califat islamique n’est pas un conte de fait, où des intérêts personnels sont passés avant les principes religieux. Néanmoins, et il suffit d’écouter ses invités pour le comprendre, les premières générations ont eu des liens directs avec ceux qui ont reçu les enseignements du Prophète (saw), que le but de ces conquêtes étaient de diffuser le message, et la rapidité d’expansion de l’Islam est en soi un miracle, et forcément, on ne pouvait tout faire en même temps…
Il tourne le voile en ridicule, comme son compère Tarek Oubrou, réduit le voile, pardon un fichu sur la tête, à une simple recommandation et celles qui le portent sont dans une revendication identitaire. Il cite que lorsque le verset a été révélé, cela était pour ne pas que les femmes soient embêtées par les mâles, lorsqu’elles jetaient les déchets dehors. Aux oubliettes les deux versets révélés, d’ailleurs, puisqu’il n’y a deux versets à ce sujet, c’est que ce n’est pas très important… Ils nous dit aussi que l’accès à l’éducation est plus important qu’un de porter un voile. Il se trouve que cette loi est respectée dans les écoles publiques, parents, comme enfants l’ont accepté. Entre-deux, on s’est attaqué à leur jupe qui était trop longue considérée comme ostentatoire… Qui s’est qui empêche à l’éducation dans ce cas là ?
Le halal n’est qu’un business, il cite une fatwa émise en 1904, qui autorise les musulmans en pays chrétiens à manger leur viande, car ils font partie des gens de livre, pas de problème dessus, il y a consensus chez les ‘oulemas. Et que, parce que les musulmans avaient peur de manger un peu de gélatine qui serait peut-être porcine, on a créé le marché du halal, pour qu’on soit rassurer. En fait on a le droit de manger ce qu’on veut, on se prend la tête à manger halal, alors que ce n’est qu’un marché. Manger de la viande égorgé, selon notre principe religieux a une signification importante, cette bête s’est sacrifié pour qu’on se nourrit. De plus, il a été prouvé que la viande égorgée est meilleure pour la santé.Déjà que pour la viande halal on n’est pas sûre qu’elle soit toujours égorgé, qui puisait selon le rite islamique, on ne sait ses conditions d’élevages, alors que dire de la viande classique, abattue pour le veau d’or ? Au moins, on sait qu’il ne se prive pas lors des nombreuses réceptions auxquelles il est invité…
On peut remettre en cause à l’heure actuelle tous les hadiths ! Et pour se permettent de dire ça, il cite l’exemple des musulmans qui s’attachent à des détails et à peur d’aller en enfer car ils rentrent du mauvais pieds dans les toilettes. Cela en fait un paquet de bête pour notre cheikh…
Attention je ne fais pas de mise en garde, et je ne le traite pas d’apostat. Je ne suis personne pour le faire, ce n’est pas mon but . Je ne fais que rapporter ce que j’ai entendu. Tout ce qu’il dit d’ailleurs est à prendre dans un contexte. Libre à chacun de faire ses recherches sur Ghaleb Bencheikh et de faire son opinion.